Titre : La petite romancière, la star et l'assassin. Auteure : Caroline Solé. Éditeur : Albin Michel Jeunesse. ISBN : 9782226396716. Nb pages : 176 Prix papier : 12,00 € * * * * * * * * * * * * * Ma note : 9/20 * * * * * * * * * * * * * Pour la petite histoire... J'ai eu beaucoup de mal à écrire cette critique, car, même lorsqu'un roman me déçoit, je me rends bien compte qu'il y a derrière une énorme somme de travail, aussi bien de la part de l'auteur que de l'équipe éditoriale, et il est parfois compliqué de parvenir à être honnête sur son ressenti à propos d'un livre tout en respectant l'engagement de ceux qui l'ont porté jusqu'au lecteur ; j'espère avoir relevé ce défi. Résumé de l'éditeur : Cheyenne, quinze ans, passe ses journées enfermée dans sa chambre à épier sa célèbre voisine : une jeune star de cinéma. Sa vie bascule lorsqu'un enfant disparaît et que la police mène l'enquête... La petite romancière, la star et l'assassin est le récit de trois interrogatoires. Trois destins croisés : une adolescente farouche qui s'interroge sur le sens de l'existence, un marginal au comportement suspect et une actrice précoce qui révèle les coulisses de sa célébrité. Mon avis : Avant toute chose, je tiens à préciser que ce qui suit n’est que mon avis. Un avis d’adulte (oui, parfois, malgré mon immaturité chronique, j’ai des accès de comportements de trentenaire :’(), mais surtout, un avis personnel, et même s’il risque de peut-être vous sembler dur et incisif, il ne reflète jamais que mon sentiment à propos de cette lecture et j’imagine sans peine qu’elle ait pu combler d’autres personnes que moi. Il me faut aussi reconnaître qu’une des raisons de mon dépit tient au fait qu’on m’a vendu « la petite romancière, la star et l’assassin » comme un policier, une enquête haletante, alors que ce n’est pas du tout l’impression que j’en ai eu. À mon sens, il s’agit bien plus d’un roman de blanche. Et voilà où le bât blesse, sans doute. Pour que j’aime de la blanche, il faut vraiment que ce soit génial, profond, que l’histoire me prenne aux tripes et m’amène à réfléchir sur de nouveaux sujets ou au moins qu’elle me propose d’en voir d’anciens sous un angle différent. Autant le dire tout de suite, cela n’a pas été le cas de « La petite romancière, la star et l’assassin ». Point d’enquête donc. Tout juste des bribes de vies et de pensées, racontées à la première personne, par trois personnages différents. Cette idée était bonne et aurait tout à fait pu me plaire si les interrogatoires avaient été traités autrement. Ici, j’ai eu du mal à me rendre compte qu’il s’agissait d’un dialogue (seules les réponses de la personne interrogée sont retranscrits) et j’ai plus eu l’impression de lire les journaux intimes de trois individus que d’assister à leur audition. Cependant, encore une fois, ma déconvenue à ce sujet est sans doute liée au fait que je m’attendais à lire un véritable polar jeunesse et non un essai (ce n’est pas exactement le bon terme, mais je trouve que c’est ce dont « La petite romancière, la star et l’assassin » s’approche le plus). L’intrigue en elle-même est quasi-inexistante (ce n’est d’ailleurs visiblement pas le propos de ce roman que de s’appuyer sur un quelconque suspens). L’énigme proposée en prologue aux interrogatoires n’est pas du tout le cœur de ce roman, comme je l’avais cru initialement ; elle sert plus de prétexte à la présentation des atermoiements des trois personnages centraux qu’autre chose. Encore une fois, ce choix narratif aurait pu me convenir si j’avais éprouvé un attrait particulier pour les personnages, leur personnalité, leur vie, mais cela n’a pas été le cas, malheureusement. Je pense cependant que certains adolescents pourraient y trouver leur compte, s’ils se reconnaissent dans le personnage de Cheyenne. Le problème étant, à mon sens, que la dite Cheyenne est sans doute trop caricaturale pour que cela soit possible (j’espère me tromper à ce sujet, car il y a tout de même de beaux messages transmis en trame de fond). Tristan, quant à lui, est le personnage auquel j’ai trouvé le plus touchant, même s’il a lui aussi tous les stéréotypes habituels de ce type d’anti-héros de la littérature adolescente. Un problème rédhibitoire, pour moi, se trouve justement au niveau des personnages. Ils sont censés être originaux, mais je les ai trouvés banals. Je n’ai pas nécessairement besoin que tous les personnages soient hors normes ou transcendants ; bien au contraire, j’ai souvent beaucoup de plaisir à suivre des gens « ordinaires » qui se révèlent, sous la plume de l’auteur, être uniques, chacun en leur genre, comme le sont les personnes « réelles ». Mais voilà, ici, on nous attire avec des personnages censés être hors normes et qui m’ont paru sans saveur et prévisibles. Par conséquent, leurs actions le sont aussi et les révélations de l’histoire, ainsi que les rebondissements, se voient venir de loin. Il faut tout de même signaler que l’écriture est plutôt belle et fluide, que les personnages et leur caractère, à défaut d’être très originaux, sont bien campés et qu’il y a de bonnes idées qui sous-tendent l’intrigue. La rencontre entre les trois personnages, ou plutôt leurs destins croisés — je n’en dirai pas plus, histoire de ne pas vous spoiler —, aurait pu me toucher, voire me tirer quelques larmes… sauf que non. Trop de clichés, trop de stéréotypes, trop de faux cynisme et, en définitive, une impression pour moi de manque d’authenticité. C’est dommage, très dommage, car on sent que Caroline Solé est capable de mieux, de plus de recherche, d’une plus grande complexité narrative. Le rythme de l’histoire est, lui aussi, bien maîtrisé. « La petite romancière, la star et l’assassin » est très court et se lit donc rapidement, sans que l’on s’ennuie. Mais peut-être est-ce aussi de là que vient une partie de mon problème. Je ne parle bien sûr pas du manque d’ennui (:p), mais de son faible nombre de pages. Car tout n’est ici en définitive qu’effleuré ; on reste à la surface des événements, des gens et de leurs sentiments, ce qui créé une certaine forme de frustration. L’illustration de couverture est jolie, mais elle colle plus avec ce que je pensais initialement trouver dans ce roman que ce que j’y ai effectivement découvert. Son toucher velouté, par contre, est une véritable réussite, rendant la prise en main de ce livre très agréable. Toutes ces remarques me font dire que ce roman avait énormément de potentiel et aurait pu être un petit coup de cœur, moyennant quelques aménagements, en particulier au niveau des personnages et de leurs sentiments (j’ai conscience que Caroline Solé n’écrit pas exclusivement pour moi, je vous rassure^^). Il y a une jolie morale de fin, une évidente envie de créer un effet feelgood qui plaira sans doute à ceux et celles qui apprécient les romans positivistes (c’est rarement mon cas, je l’avoue, car je les trouve souvent trop superficiels) et une réflexion sur un certain type de mal-être (même si j’aurais aimé qu’il soit traité plus en profondeur). En somme, si tous ces aspects vous attirent dans un roman, « La petite romancière, la star et l’assassin » a de fortes chances de vous plaire ! En bref : J’ai été plutôt déçue par la lecture de « La petite romancière, la star et l’assassin » que l’on m’avait présenté à tort comme un roman policier. Si l’écriture est belle et les idées intéressantes, j’ai trouvé les personnages trop stéréotypés pour prendre plaisir à les suivre. Si tu aimes la littérature blanche et n’es pas trop gêné par certains clichés de l’adolescence, ce roman pourrait beaucoup te plaire. Petit conseil : lire les premières pages (ici, par exemple) pour se faire un avis sur le style avant de se lancer^^. * * * * * * * * * * * * * D'accord ? Pas d'accord ? Discutons-en dans les commentaires ! En plus, ça tombe bien, ils sont fait pour ça ! * * * * * * * * * * * * * Clique ici pour lire un extrait de "La petite romancière, la star et l'assassin" !
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Titre : Illuminae. Auteurs : Amie Kaufman & Jay Kristoff. Traductrice : Corinne Daniellot. Éditeur : Casterman. ISBN : 9782203106536. Nb pages : 624 Prix papier : 19, 90 € * * * * * * * * * * * * * Ma note : 19/20 * * * * * * * * * * * * * Pour la petite histoire... J’ai lu ce roman dans une gare, puis à l’intérieur du train que j’attendais dans la dite gare (magnifique relation de cause à effet, je sais). Et, compte tenu de la mise en page, je me suis retrouvée à tourner le livre dans tous les sens, comme une bonne vieille demeurée. En gros, j’avais l’air de me demander comment-c’est-y-qu’on-fait-pour-comprendre-les-petits-dessins-rigolos-sur-les-pages-?… Malheureusement, ce n’était pas qu’une impression, et j’en ai pris conscience lorsqu’un petit garçon m’a gentiment expliqué (avec juste ce qui faut de pitié au fond du regard) : « Madame, c’est pas comme ça qu’on lit. C’est comme ça. » Et il m’a montré avec ses petites mains. Moment de solitude absolu (d’autant plus que l’Obscur était mort de rire, l’horrible personnage !) Bref, morale de l’histoire : si vous ne voulez pas vous faire cataloguer comme « dame bizarre qu’il faut aider », ne lisez pas Illuminae en public. Bon, et puis évitez de vous fringuer avec un pyjama bourriquet, aussi. Voilà, c’était la petite histoire du soir de tatie Filtre, j’espère qu’elle vous aura plu ! :P Résumé : Survivre d'abord. Raconter ensuite. Ce matin de 2575, lorsque Kady rompt avec Ezra, elle croit avoir vécu le pire moment de sa vie. L'après-midi même, leur planète est attaquée par une entreprise interstellaire sans foi ni loi - BeiTech. Obligés de fuir, Kady embarque sur le vaisseau Hypatia, Ezra sur l'Alexander. Très vite, Kady soupçonne les autorités de leur cacher la vérité. Avec l'aide d'Ezra - le seul en qui elle peut avoir confiance -, elle pirate le réseau informatique de leur flotte, accédant ainsi à des données confidentielles qui mettent en cause leur propre état-major. Alors qu'ils sont toujours traqués par BeiTech, l'Intelligence Artificielle censée les protéger se met à agir d'une façon étrange... Mon avis : La première chose qui saute aux yeux, lorsque l’on ouvre Illuminae, c’est le grand soin apporté à la fois aux illustrations et à la MISE EN PAGE. Bon, allez, j’arrête, mais vous avez compris l’idée ;-). Je vous rassure, c’est beaucoup mieux fait dans Illuminae (il faut avouer que les auteurs/illustrateurs/éditeurs ont sûrement dû passer un peu plus de temps dessus que moi sur cette intro :P). Cette grande originalité de mise en page, qui permet de simuler la lecture d’une compilation de rapports, mails, interviews, etc., est à mon avis une immense réussite. Cependant, j’ai vu que plusieurs personnes avaient éprouvé des difficultés vis à vis de ce choix éditorial, les empêchant parfois de rentrer dans l’univers, voire même les contraignant à arrêter leur lecture. Je ne connais personne dans mon entourage ayant vécu cela, mais, comme c’est une remarque assez réccurente dans les avis que j’ai entendus dessus, je crois qu’il vaut mieux que vous en lisiez quelques pages ici par exemple pour être certains que ce ne sera pas un souci pour vous. Au-delà de sa mise en page (qui est, au risque de me répéter, un véritable succès, pour moi), j’ai vraiment adoré l’histoire qui nous est racontée. Certes, elle n’est pas d’une originalité folle lorsque l’on a lu l’Odyssée de l’espace, d’Arthur C Clarke, par exemple, cependant, même en reprenant tous les codes des récits de ce type, les auteurs sont parvenus à faire d’Illuminae une aventure hors norme. J’ai particulièrement aimé le fait que le roman soit truffé d’humour (attention, si vous n’aimez pas les blagues bien vaseuses, passez votre chemin^^), même si, parfois, il l’est presque trop, en ce sens que certains passages en deviennent irréalistes. Cela dit, ces petites incohérences ne m'ont pas empêchée d'être touchée par les désespoirs des personnages, de vibrer avec eux et de trembler à leurs côtés. Les personnages, puisqu’on en parle, sont bien campés et presque toujours crédibles. On se sent très facilement proches d’eux et j’ai ressenti une véritable empathie à leur égard. Un autre chose très appréciable, dans Illuminae, réside dans le fait que, même s’il y a quelques erreurs dans certains énoncés, il n’y a pas d’énormités d’un point de vue scientifique basique. Pas de confusion entre unité de temps et unité de distance, entre relativité générale et « divination » ou encore entre trou de ver et « magie mystique », ainsi que je le vois beaucoup trop souvent dans les romans de science-fiction (j'exagère à peine)... enfin, il y a quand même eu une grosse bourde facilement évitable (cela dit, il s’agit peut-être d’une coquille, même si j’ai de gros doutes à ce sujet) : parler de logarithmes au lieu d'algorithmes, ce n'est quand même pas joli joli (et puis, bon, ça n’a juste rien à voir :/). Allez, puisque je suis partie pour râler un brin, je m’en vais vous dire ce qui m’a un peu moins plu, dans ce roman. Pour commencer, lorsque l'on est habitué à ce genre littéraire, on se doute de quasiment tous les rebondissements ; mais cela ne m’a pas beaucoup dérangée, compte tenu de l’ambiance extrêmement bien rendue, de l’atmosphère oppressante qui vous pousse à accélérer votre cadence de lecture à mesure que les pages défilent, ne laissant pas beaucoup de place à l’anticipation des événements qui se succèdent. L’autre petit défaut a été pour moi la présence d’une histoire d'amour qui sert à mon avis un peu de prétexte et n'a pas grand intérêt, à part dans la possibilité de faire quelques vannes. Elle aurait pu tout aussi bien être remplacée par une grande amitié, une relation fraternelle ou autre. Disons que j'ai un peu eu le sentiment que les auteurs s'étaient dit « Bon, on écrit pour les adolescents, on va leur caler une romance au milieu » « OK, mais alors une qui commence dans le tragique ! » « Ouais, on va les faire casser et ensuite, ils se retrouveront au milieu d’une guerre ! Et puis on pourra faire des blagues foireuses dessus, ça va être top ! » (Hmm, bon, j’avoue que je me fais probablement des films, là :P). Enfin, j’ai trouvé que la couverture d’Illuminae n’était pas terrible. Certes, elle attire l’œil, mais, pour tout dire, elle me fait penser à celle des livres de sciences de fac. Pas très très engageant, en somme ! (des mauvais souvenirs, moi ? Non, à peine :O) Malgré ces petits bémols, j’ai adoré Illuminae. C’est palpitant, enlevé, très souvent drôle, presque toujours tragique, et je suis ressortie de cette lecture que j’ai dévorée à toute vitesse complètement lessivée, épuisée par toutes les émotions contradictoires qu'elle m’a fait vivre. Et le pire, c'est que j’en redemande ! (Ouiiiiin, pourquoi le tome 2 n’est-il pas encore sorti ? :’() Je ne suis pas en train de dire que ce roman est parfait, loin s'en faut (mais le récit parfait existe-t-il ?), cependant, il remplit son rôle à la perfection. Une fois plongé dedans, on est pris d'une sorte de frénésie de lecture qui va en s'accentuant, nous poussant à tourner compulsivement les pages, et nous faisant passer sans sourciller sur des écueils et des clichés qui, ailleurs, nous aurait fait lever les yeux au ciel. Au fond, je crois que c'est à cela que l'on peut reconnaître un vrai coup de cœur : on finit par l’aimer presque autant pour ses petits défauts que pour ses grandes qualités ! Et puis… ARRÊTE DE ME REGARDER !!! ARRÊTE DE ME REGARDER !!! ARRÊTE DE ME REGARDER !!! (promis, vous comprendrez, une fois Illuminae lu) En bref : Illuminae est un grand coup de cœur. C’est une réussite, aussi bien du point de vue de la mise en page que de la narration. Comme vous pouvez le constater, j’ai vraiment adoré ce roman pas comme les autres qui se lit d’une traite, le palpitant en émoi. Si vous aimez les romans SF bourrés d’action, avec des personnages forts et de l’humour bien gras, n’hésitez pas, foncez ! * * * * * * * * * * * * * D'accord ? Pas d'accord ? T'aimes pas non plus qu'on te regarde, même si tu ne sais pas (encore) pourquoi ? Discutons-en dans les commentaires ! En plus, ça tombe bien, ils sont fait pour ça ! * * * * * * * * * * * * * Clique ici pour lire un extrait de "Illuminae" ! Titre : L'étrange hôtel de Secrets'Hill. Auteure : Kate Milford. Illustratreurs : Erwann Surcouf & Alban Marilleau. Traductrice : Anne Delcourt. Éditeur : Rageot. ISBN : 9782700251036. Nb pages : 528 Prix : 17, 90 € Formats : papier & epub * * * * * * * * * * * * * Ma note : 16/20 * * * * * * * * * * * * * Pour la petite histoire... Je suis tombée en arrêt devant ce livre en me baladant chez la F**c (mais de quel libraire suis-je en train de parler ? Le mystère reste entier !). Une belle couverture argentée, un dos vert fluo et un dessin de manoir en plein hiver, il n'en fallait pas plus pour que je veuille ce roman (oui, je suis un être faible). Cela fait déjà deux mois que j'ai terminé l'étrange hôtel de Secrets'Hill, mais comme c'est un roman qui m'a beaucoup plu, je tenais à en faire la chronique sur mon tout nouveau blog. J'espère qu'elle vous donnera envie de le découvrir à l'hiver prochain ! Mon résumé : L'hôtel de secrets'hill, tenu par les parents adoptifs de Milo, est étrange à bien des égards. Pour commencer, il est totalement isolé du reste du monde et on ne peut y accéder que via un funiculaire brinquebalant, ironiquement nommé "l'ouragan de secrets'hill" ; ensuite, il est très majoritairement fréquenté par des contrebandiers plus ou moins doués (mais toujours sympathiques !) ; enfin, il renferme bien des légendes étonnantes, des mystères de toute sorte et peut-être même quelques trésors enfouis… Alors quand, en ce début de vacances de Noël débarquent cinq étrangers qui semblent tous être venus dans un but précis mais inavouable, Milo, bientôt rejoint par Meddy, la fille de la gouvernante de l’hôtel, se lance dans l’enquête ! Mon avis : Il est des histoires que l'on savoure d'autant plus que l'on les lit dans un environnement particulier et "l'étrange hôtel de secret's Hill" est de ceux-là. Je ne saurais trop que vous conseiller de l'ouvrir en plein cœur de l'hiver, au coin du feu (ou, à défaut, sous une grosse couette, un plaid ou collé(e) à un(e) chéri(e) tout(e) doux(ce)), avec une boisson chaude (chocolat chaud de préférence, mais si vous êtes au régime, un bon thé de Noël ou un grog bien épicé fera l'affaire) ! L’étrange hôtel de Secret’s Hill est un roman plutôt réservé aux pré-adolescents qui sont d’assez bons lecteurs (je crains que les autres ne se découragent au milieu de ce petit pavé de plus de 500 pages) ou bien à des adultes nostalgiques des mystères de leur enfance (nonon, je ne parle pas de moi, voyons^^). Le lecteur est plongé, dès le début de ce roman, dans une atmosphère cotonneuse, épaisse, presque lourde (dans le bon sens du terme, je vous rassure). L’histoire se déroule en quasi huis-clos et est contée d’une plume fluide et sans fioritures, qui s’avère très agréable. Au fil du roman, on découvre peu à peu les légendes des lieux, les caractères des différents protagonistes et on assiste tout en douceur aux liens qui se tissent peu à peu entre eux… pour le meilleur et pour le pire ! L’idée de mêler jeu de rôle et aventure réelle, sans être d’une originalité folle, se marie parfaitement bien avec l’atmosphère des lieux. Un mot, d’ailleurs, sur cette atmosphère : je trouve qu’elle est extrêmement bien rendue et c’est à mon sens la plus grande réussite de ce roman. Durant les vacances de Noël, l’hôtel de Secrets’Hill est isolé du reste du monde sur son promontoire rocheux envahi par la neige et, au fil des pages, on s’y croirait. Le lecteur a rapidement l’impression d’être coincé dans cet endroit étrange, presque hors du temps, avec ses protagonistes plus secrets les uns que les autres. Et on se surprend même à frissonner quand est évoquée la tempête de neige qui ne tarde pas à sévir au-dehors. Milo est un personnage principal agréable à suivre, bien qu’un peu terne en lui-même. J’aurais aimé que ses introspections — pourtant assez nombreuses — soient plus travaillées afin de me sentir plus en communion avec lui, son histoire et ses sentiments. Heureusement, il est rapidement rejoint dans cette aventure par Meddy, une fillette au caractère bien trempé, voire un peu barré, qui s’harmonise tout à fait avec Milo, nous offrant ainsi un duo attachant que l’on prend beaucoup de plaisir à accompagner au fil de leur enquête et de leurs découvertes. D’une manière générale, chaque personnage est bien défini, les caractères sont plutôt fouillés et réalistes, mais il manque cette petite étincelle indispensable qui les rendrait aussi attachants qu'ils pourraient l’être. Pour faire simple, leur potentiel n’est pas, à mon sens, exploité à leur maximum et c’est dommage, car il n’aurait à mon avis fallu que peu de choses pour que ce roman passe de très bon, à excellent ! Je déplore aussi quelques ralentissements dans le rythme de l’histoire, en particulier entre la trois-centième et la quatre-centième page, environ. Ces longueurs ne m'ont pas du tout parues insurmontables, mais j'imagine qu'elles pourraient décourager certains lecteurs et, en regard de la taille assez imposante de l'étrange hôtel de Secrets’Hill (530 pages), j’imagine qu'il aurait été possible, sinon judicieux, d'effectuer quelques coupes franches, çà et là, pour dynamiser la partie un peu en creux de cette histoire. Un autre petit bémol, tout de même, mais qui ne le sera probablement pas pour les plus jeunes lecteurs : la grande révélation finale est très prévisible, les ficelles utilisées l'ayant déjà été maintes fois auparavant pour des mystères similaires. Je dis qu'il ne s'agit que d'un petit bémol, parce que, d'une part, la grande majorité du public cible n'y verra que du feu (c'est classique, mais bien fichu) et, d'autre part, même lorsque l'on découvre le fin mot de l'histoire avant l'heure, on est tout de même touché et ému quand vient le moment de la révélation. L’objet-livre en lui-même est très joli avec ses rabats, son illustration de couverture simple mais efficace, ainsi que son vernis argenté. Quant à la couleur vert pomme qui a été choisie pour le dos du livre, elle me plaît bien, mais si vous êtes un brin maniaque, il vous faudra bien choisir la place à réserver à l'étrange hôtel de Secrets'Hill dans votre bibliothèque, de manière à ce que ce joli vert pétard ne jure pas avec le reste de vos romans. Il est aussi à noter que, bien que rares (mais on le comprend, parce que dans le cas contraire, le roman aurait pesé une tonne), de jolis dessins qui mettent bien en valeur l’histoire émaillent ce récit, ajoutant à son charme. En bref : J’ai beaucoup aimé cette lecture. Il ne s’agit pas d’un coup de cœur, la faute principalement à des longueurs en milieu de roman et à des personnages qui auraient pu être un peu plus profonds. Cependant, cette histoire a un charme indéniable et on prend un réel plaisir à en suivre les rebondissements. Je la conseille donc à tous les amoureux de mystères, de huis-clos bon enfant et d’histoires familiales touchantes ; ils devraient largement s’y retrouver ! Et un petit conseil, pour la route : si certains d'entre vous sont tentés, au milieu des petites longueurs de ce roman, d'en abandonner la lecture, ne cédez pas et accrochez-vous ; la fin en vaut largement la peine ! * * * * * * * * * * * * * Clique ici pour lire un extrait de "L'étrange hôtel de Secrets'Hill" ! * * * * * * * * * * * * * D'accord ? Pas d'accord ? Discutons-en dans les commentaires ! En plus, ça tombe bien, ils sont fait pour ça ! La musique qui va bien avec cette lecture : Titre : Chasseurs de livres. Auteure : Jennifer Chambliss Bertman. Illustratrice : Sarah Watts. Traductrice : Magali Duez. Éditeur : R Jeunesse. ISBN : 2-221-18916-7. Nb pages : 448 Prix : 15, 90 € Formats : papier & epub * * * * * * * * * * * * * Ma note : 18/20 & Coup de <3 ! * * * * * * * * * * * * * Pour la petite histoire... Ceci est la première chronique de mon blog et j'ai décidé de commencer à la fois par un coup de cœur et par un roman qui vient d'être sorti dans une toute nouvelle collection, à savoir R Jeunesse. Compte tenu de mon engouement pour les "chasseurs de livres" et si les autres romans que cette collection publie sont à la hauteur de ce dernier, R Jeunesse risque de très bientôt occuper une place de choix parmi mes éditeurs préférés ! J'ai découvert qu'il existait une communauté nommée Chasseurs de livres. Si cela vous intéresse, vous pouvez cliquer ici pour vous rendre sur leur page Facebook ! Mon résumé : Émily, douze ans, est en passe de devenir une experte de Book Scavenger, le jeu d’énigmes et de lecture inventé par M. Griswold, lorsque ce dernier est sauvagement agressé. Après la découverte d’un livre étrange non loin du lieu du crime, et sans savoir dans quelle aventure elle s’embarque, la jeune fille entraîne James, son nouvel ami, dans une chasse aux énigmes qui pourrait très bien se finir mal. Mon avis : On plonge tout de suite dans ce roman rythmé, embarqué aux côtés d’Émily, de son grand frère pseudo-marginal et de ses parents un peu loufoques et sympathiques. Le jeu inventé pour ce roman — et qui lui sert de fil rouge — ressemble beaucoup au géocaching, pour ceux qui connaissent, mais cela n’en diminue pas l’intérêt (je me suis d'abord demandé s'il s'agissait d'un hasard ou bien si Book Scavenger avait été basé dessus et j'ai obtenu ma réponse en lisant les notes de l’auteure ;-)). J'ai trouvé les personnages principaux, mis à part les « méchants » (j’y reviendrai plus tard) très bien construits et attachants. James, avec son originalité, sa grande intelligence et son grain de folie, m'a particulièrement plu. J'ai beaucoup apprécié aussi la justesse des relations fraternelles qui sont décrites du point de vue d’Émily à l’aube de son adolescence. Toute personne ayant un grand frère ou une grande sœur se reconnaîtra sans peine dans les petites déceptions et les regrets qui la bouleversent. Quant à l'intrigue, elle est bien ficelée et rythmée, sans négliger quelques jolies descriptions permettant au lecteur de se mettre dans l’ambiance de San Francisco, une ville de toute évidence chère à Jennifer Chambliss Bertman. Je n'ai par contre pas été spécialement touchée par les illustrations intérieures de Sarah Watts, même si elles restent plutôt mignonnes. Un roman aussi prenant et doté d'une si jolie couverture (pourtant elle aussi signée Sarah Watts) aurait mérité un peu plus de travail, à mon sens. " Chasseurs de livres ", comme on peut s’y attendre, est plein de rebondissements, de petites et grandes découvertes, mais aussi d'intéressants clins d'œil à l'Histoire et aux grands auteurs des temps passés. Sans en faire trop, mais en les mêlant habilement à une aventure palpitante, l'auteure parvient à donner envie à ses lecteurs de chercher à en savoir plus sur de grands écrivains qu'ils auraient sans doute trouvés a priori barbants dans d'autres circonstances. Au registre des petits défauts, il me faut reconnaître que les « méchants » auraient pu être un peu plus intelligents et moins superficiels. Même si leur comportement prête de temps à autre à sourire, plus de machiavélisme et moins de manichéisme aurait encore rendue l'aventure plus palpitante et piquante. De plus, je ne trouve pas que montrer leur point de vue soit utile à l'intrigue, bien au contraire. Si on ne les avait perçus qu'à travers les yeux des héros, il aurait été plus difficile de deviner où et surtout vers qui nous dirigerait cette enquête. Je trouve aussi un peu dommage d'avoir montré la scène de l'agression en début de roman. Il me semble que sans elle, ou du moins si elle avait été réduite à son strict minimum, l'intrigue n'en aurait été que plus épaisse et certaines de ses évolutions auraient été moins prévisibles. J’aurais donc aimé être plus surprise par les révélations finales, ce qui aurait été tout à fait possible avec quelques ajustements aux moments clés de l'histoire. De même, une explication censée être époustouflante (du moins est-elle présentée ainsi) est pour le moins banale et il m'a même semblé illogique, compte tenu de l'intelligence de nos héros, qu'ils ne l'aient pas trouvée sans aide extérieure. Il reste cependant assez difficile de tout deviner avant le dénouement et j'ai beaucoup apprécié les différentes énigmes, ainsi que les nombreux cryptogrammes jalonnant cette histoire. Il n'y a rien d'extrêmement novateur, mais cela ne gâche en rien le plaisir de découvrir la manière dont l'auteure s'en est servie pour faire avancer son intrigue principale. Sans compter que, pour le lecteur non averti, ce sera peut-être l'occasion d'avoir envie de se pencher de plus près sur la manière dont les messages secrets étaient transmis et conçus au cours des temps passés. Malgré ses légers défauts, ce roman est pour moi un petit coup de cœur. Je l'ai aimé en tant qu'adulte, mais je suis surtout certaine que je l'aurais adoré étant enfant. Cela tient sans doute au fait que je me suis sentie très proche d’Émily, lectrice assidue et grande amatrice d’énigmes ; cependant je crois qu’il peut plaire à toute sorte de lecteurs, petits ou grands, l'auteure étant parvenue à ajouter à son roman, et avec brio, cette touche de magie, cette étincelle si rare à créer, qui permet de faire d'une belle histoire, une merveilleuse aventure que l'on voudrait avoir vécue ! En bref (ça s'impose, vu la tartine que j'ai écrite ci-dessus :p) : J'ai eu un coup de cœur pour ce roman intelligent, bien mené, empli d’optimisme, d’amitié et d'énigmes bien ficelées. Malgré de petits défauts quant aux choix narratifs qui amoindrissent un peu le suspens, je me suis laissé emportée aux côtés d’Émily, James... et bien sûr de Steve ;-) " Chasseurs de livres " est à mettre entre toutes les mains et, à n’en pas douter, je dévorerai la suite de la série dès sa sortie ! Clique ici pour lire un extrait de "Chasseurs de livres" ! * * * * * * * * * * * * * D'accord ? Pas d'accord ? Discutons-en dans les commentaires ! En plus, ça tombe bien, ils sont fait pour ça ! * * * * * * * * * * * * * La petite musique qui va bien pour accompagner cette lecture : |