Titre : La petite romancière, la star et l'assassin. Auteure : Caroline Solé. Éditeur : Albin Michel Jeunesse. ISBN : 9782226396716. Nb pages : 176 Prix papier : 12,00 € * * * * * * * * * * * * * Ma note : 9/20 * * * * * * * * * * * * * Pour la petite histoire... J'ai eu beaucoup de mal à écrire cette critique, car, même lorsqu'un roman me déçoit, je me rends bien compte qu'il y a derrière une énorme somme de travail, aussi bien de la part de l'auteur que de l'équipe éditoriale, et il est parfois compliqué de parvenir à être honnête sur son ressenti à propos d'un livre tout en respectant l'engagement de ceux qui l'ont porté jusqu'au lecteur ; j'espère avoir relevé ce défi. Résumé de l'éditeur : Cheyenne, quinze ans, passe ses journées enfermée dans sa chambre à épier sa célèbre voisine : une jeune star de cinéma. Sa vie bascule lorsqu'un enfant disparaît et que la police mène l'enquête... La petite romancière, la star et l'assassin est le récit de trois interrogatoires. Trois destins croisés : une adolescente farouche qui s'interroge sur le sens de l'existence, un marginal au comportement suspect et une actrice précoce qui révèle les coulisses de sa célébrité. Mon avis : Avant toute chose, je tiens à préciser que ce qui suit n’est que mon avis. Un avis d’adulte (oui, parfois, malgré mon immaturité chronique, j’ai des accès de comportements de trentenaire :’(), mais surtout, un avis personnel, et même s’il risque de peut-être vous sembler dur et incisif, il ne reflète jamais que mon sentiment à propos de cette lecture et j’imagine sans peine qu’elle ait pu combler d’autres personnes que moi. Il me faut aussi reconnaître qu’une des raisons de mon dépit tient au fait qu’on m’a vendu « la petite romancière, la star et l’assassin » comme un policier, une enquête haletante, alors que ce n’est pas du tout l’impression que j’en ai eu. À mon sens, il s’agit bien plus d’un roman de blanche. Et voilà où le bât blesse, sans doute. Pour que j’aime de la blanche, il faut vraiment que ce soit génial, profond, que l’histoire me prenne aux tripes et m’amène à réfléchir sur de nouveaux sujets ou au moins qu’elle me propose d’en voir d’anciens sous un angle différent. Autant le dire tout de suite, cela n’a pas été le cas de « La petite romancière, la star et l’assassin ». Point d’enquête donc. Tout juste des bribes de vies et de pensées, racontées à la première personne, par trois personnages différents. Cette idée était bonne et aurait tout à fait pu me plaire si les interrogatoires avaient été traités autrement. Ici, j’ai eu du mal à me rendre compte qu’il s’agissait d’un dialogue (seules les réponses de la personne interrogée sont retranscrits) et j’ai plus eu l’impression de lire les journaux intimes de trois individus que d’assister à leur audition. Cependant, encore une fois, ma déconvenue à ce sujet est sans doute liée au fait que je m’attendais à lire un véritable polar jeunesse et non un essai (ce n’est pas exactement le bon terme, mais je trouve que c’est ce dont « La petite romancière, la star et l’assassin » s’approche le plus). L’intrigue en elle-même est quasi-inexistante (ce n’est d’ailleurs visiblement pas le propos de ce roman que de s’appuyer sur un quelconque suspens). L’énigme proposée en prologue aux interrogatoires n’est pas du tout le cœur de ce roman, comme je l’avais cru initialement ; elle sert plus de prétexte à la présentation des atermoiements des trois personnages centraux qu’autre chose. Encore une fois, ce choix narratif aurait pu me convenir si j’avais éprouvé un attrait particulier pour les personnages, leur personnalité, leur vie, mais cela n’a pas été le cas, malheureusement. Je pense cependant que certains adolescents pourraient y trouver leur compte, s’ils se reconnaissent dans le personnage de Cheyenne. Le problème étant, à mon sens, que la dite Cheyenne est sans doute trop caricaturale pour que cela soit possible (j’espère me tromper à ce sujet, car il y a tout de même de beaux messages transmis en trame de fond). Tristan, quant à lui, est le personnage auquel j’ai trouvé le plus touchant, même s’il a lui aussi tous les stéréotypes habituels de ce type d’anti-héros de la littérature adolescente. Un problème rédhibitoire, pour moi, se trouve justement au niveau des personnages. Ils sont censés être originaux, mais je les ai trouvés banals. Je n’ai pas nécessairement besoin que tous les personnages soient hors normes ou transcendants ; bien au contraire, j’ai souvent beaucoup de plaisir à suivre des gens « ordinaires » qui se révèlent, sous la plume de l’auteur, être uniques, chacun en leur genre, comme le sont les personnes « réelles ». Mais voilà, ici, on nous attire avec des personnages censés être hors normes et qui m’ont paru sans saveur et prévisibles. Par conséquent, leurs actions le sont aussi et les révélations de l’histoire, ainsi que les rebondissements, se voient venir de loin. Il faut tout de même signaler que l’écriture est plutôt belle et fluide, que les personnages et leur caractère, à défaut d’être très originaux, sont bien campés et qu’il y a de bonnes idées qui sous-tendent l’intrigue. La rencontre entre les trois personnages, ou plutôt leurs destins croisés — je n’en dirai pas plus, histoire de ne pas vous spoiler —, aurait pu me toucher, voire me tirer quelques larmes… sauf que non. Trop de clichés, trop de stéréotypes, trop de faux cynisme et, en définitive, une impression pour moi de manque d’authenticité. C’est dommage, très dommage, car on sent que Caroline Solé est capable de mieux, de plus de recherche, d’une plus grande complexité narrative. Le rythme de l’histoire est, lui aussi, bien maîtrisé. « La petite romancière, la star et l’assassin » est très court et se lit donc rapidement, sans que l’on s’ennuie. Mais peut-être est-ce aussi de là que vient une partie de mon problème. Je ne parle bien sûr pas du manque d’ennui (:p), mais de son faible nombre de pages. Car tout n’est ici en définitive qu’effleuré ; on reste à la surface des événements, des gens et de leurs sentiments, ce qui créé une certaine forme de frustration. L’illustration de couverture est jolie, mais elle colle plus avec ce que je pensais initialement trouver dans ce roman que ce que j’y ai effectivement découvert. Son toucher velouté, par contre, est une véritable réussite, rendant la prise en main de ce livre très agréable. Toutes ces remarques me font dire que ce roman avait énormément de potentiel et aurait pu être un petit coup de cœur, moyennant quelques aménagements, en particulier au niveau des personnages et de leurs sentiments (j’ai conscience que Caroline Solé n’écrit pas exclusivement pour moi, je vous rassure^^). Il y a une jolie morale de fin, une évidente envie de créer un effet feelgood qui plaira sans doute à ceux et celles qui apprécient les romans positivistes (c’est rarement mon cas, je l’avoue, car je les trouve souvent trop superficiels) et une réflexion sur un certain type de mal-être (même si j’aurais aimé qu’il soit traité plus en profondeur). En somme, si tous ces aspects vous attirent dans un roman, « La petite romancière, la star et l’assassin » a de fortes chances de vous plaire ! En bref : J’ai été plutôt déçue par la lecture de « La petite romancière, la star et l’assassin » que l’on m’avait présenté à tort comme un roman policier. Si l’écriture est belle et les idées intéressantes, j’ai trouvé les personnages trop stéréotypés pour prendre plaisir à les suivre. Si tu aimes la littérature blanche et n’es pas trop gêné par certains clichés de l’adolescence, ce roman pourrait beaucoup te plaire. Petit conseil : lire les premières pages (ici, par exemple) pour se faire un avis sur le style avant de se lancer^^. * * * * * * * * * * * * * D'accord ? Pas d'accord ? Discutons-en dans les commentaires ! En plus, ça tombe bien, ils sont fait pour ça ! * * * * * * * * * * * * * Clique ici pour lire un extrait de "La petite romancière, la star et l'assassin" !
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